Le 15 avril de chaque année, les célébrations de la journée internationale de l’Art contribuent à renforcer les liens entre les créations artistiques et la société. Une occasion propice pour mettre en lumière l’archéométrie, une discipline qui mêle science et histoire. Rencontre avec Ilenia Cassan, co-fondatrice avec Estelle Itié de la société Art in Lab, client-partenaire Fondis Electronic.
1. Bonjour Ilenia, pouvez-vous nous dire en quelques mots ce qu’est Art in Lab ?
Art in Lab est un laboratoire spécialisé dans les analyses techniques d’œuvres d’art. Nous proposons des analyses physico-chimiques et d’imagerie scientifique que nous adaptons selon les différentes œuvres – peintures, dessins, sculptures, céramiques, verres, métaux, etc. Depuis 2016, nous intervenons auprès des institutions muséales, restaurateurs, maisons de vente, commissaires-priseurs, experts professionnels mais aussi auprès de particuliers passionnés et de collectionneurs.
Après 10 ans d’études en histoire de l’art, nous nous sommes spécialisées dans les examens techniques en laboratoire pour l’étude des œuvres d’art et de restauration. Nous exerçons un métier qui a bien évolué. Aujourd’hui, nos clients comprennent de plus de plus l’intérêt d’effectuer des analyses scientifiques.
« La connaissance de l’histoire des matériaux permet de valoriser l’œuvre, détecter les anachronismes et aide à la détection des faux. »
2. Pour effectuer les analyses physico-chimiques, vous utilisez différents spectromètres. Dans quels cas sont-ils utiles ?
Effectivement, nous utilisons différentes technologies que nous adaptons aux différentes typologies d’œuvres.
La Fluorescence X d’abord, qui a l’avantage d’être une technique non destructive et nous permet donc d’identifier les éléments d’un matériau sans effectuer de prélèvements ; ce qui est idéal pour analyser la couche picturale d’un tableau sans la détruire. Aussi, dans 95% des cas, les œuvres que nous recevons sortent du restaurateur le plus souvent pour être mis en vente, donc les prélèvements doivent être évités.
La technologie XRF permet de déterminer la composition des matériaux de la plupart des pigments (éléments minéraux). Cependant, il est parfois nécessaire d’effectuer des prélèvements pour aller plus loin dans les analyses. En effet, certains éléments peuvent correspondre à plusieurs pigments possibles : par exemple, si on détecte la présence de cobalt, il peut s’agir d’un bleu de smalt, d’un bleu de cobalt ou encore d’un bleu de céruléum.
On ne l’utilise pas uniquement sur les tableaux, on l’utilise aussi dans le cadre d’analyses quantitatives & qualitatives des alliages métalliques de sculptures. Étant donné que ce sont des alliages assez homogènes, on est en mesure de préciser s’il s’agit d’un bronze avec 7% d’étain ou d’un laiton avec 7% de zinc. La métallurgie a évolué au fil des siècles ; un bronze du 16ème n’a pas la même composition qu’un bronze du 19ème. Les traces de phosphore ou de bismuth peuvent aussi nous indiquer qu’il s’agit d’un bronze plus récent.
La technologie IRTF est utile pour déterminer la nature des éléments organiques d’une couche picturale comme le vernis, les liants (œuf, huiles), les peintures modernes acryliques ou vinyliques et même les pigments organiques comme les phtalocyanines. Elle est aussi utilisée pour l’analyse des papiers et l’étude des pierres dures.
Il nous arrive d’effectuer des analyses avec la spectroscopie Raman (externalisé) pour déterminer la structure cristalline. Ceci permet d’identifier plusieurs formes d’un même pigment, comme par exemple différencier un blanc de titane anatase et un blanc de titane dans sa forme rutile.
Les examens proposés dépendent du contexte de la recherche. Systématiquement, les examens que nous effectuons sont accompagnés d’un rapport d’interprétation qui permet de contextualiser l’objet. Ces analyses permettent de connaitre l’histoire des matériaux, de détecter les anachronismes et aident à la détection des faux mais également de valoriser l’œuvre.
3. Que pensez-vous du spectromètre XL3T ? Pouvez-vous partager votre expérience en tant qu’utilisatrice ?
Dans notre activité, les examens effectués avec la fluorescence X sont quasi systématiques et représentent donc un grand volume d’analyses. Grâce au spectromètre XL3T, nous arrivons à couvrir beaucoup d’éléments, jusqu’à l’aluminium qui est un élément très léger. Nous utilisons aussi cette technologie en tant qu’analyse préliminaire car les résultats nous donnent des informations utiles pour la suite des analyses à mener.
C’est un outil parfaitement adapté. Il intègre différentes fonctionnalités qui répondent à nos besoins comme les différents filtres disponibles selon le type d’œuvre (peinture sur toile, sculpture en métal, meuble, etc.) que nous avons à analyser. Un filtre pour les métaux, un autre pour mesurer l’épaisseur du plaquage – une mesure très intéressante pour nous dans le cadre d’analyses de dorures par exemple.
Ce que nous apprécions surtout, c’est sa portabilité. C’est très pratique car cela nous permet de partir en mission. Parfois, certaines œuvres sont imposantes ou impliquent des coûts de transport et d’assurance trop élevés. Dans les cas où il faut aller plus loin ou bien, s’il est nécessaire d’analyser une surface très petite, nous faisons des prélèvements.
4. Avez-vous déjà eu affaire au SAV Fondis ? Comment ça s’est passé ?
Nous sommes équipées du XL3T depuis 5 ans maintenant et nous n’avons pas eu de problèmes avec l’appareil. Dernièrement nous avons eu un souci de logiciel mais le SAV est très réactif, nous avons eu une réponse rapidement et une solution nous a été apportée le lendemain.
En tant que fabricant et distributeur de solutions dédiées aux analyses physico-chimiques, notre objectif chez Fondis Electronic, c’est de mieux cerner les problématiques de nos clients partenaires pour les accompagner dans leur choix et leur proposer des solutions adaptées.
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